La Coupe du monde 2030 sera une extraordinaire fête du football.
La Coupe du monde 2030 sera organisée par six pays sur trois continents pour célébrer le centenaire de la première édition de l’événement. La Coupe du monde de la Fifa 2030 offrira non seulement une expérience unique aux amateurs de football, mais elle fera également découvrir le football au monde entier d’une manière totalement nouvelle.
L’annonce, faite le 4 octobre 2023, a suscité des réactions mitigées de la part de la communauté mondiale du football. Pour les nations hôtes, qui se qualifieront automatiquement, les réactions sont généralement positives. En revanche, les sceptiques ont fait part de leur désapprobation. Certaines des raisons invoquées sont valables, mais d’autres nécessitent une mise en contexte pour comprendre à quel point cette célébration du football peut être bénéfique pour le monde entier.
Réduction de la distance
L’un des principaux problèmes soulevés par le format du tournoi 2030 est l’étendue géographique des matchs, qui s’étendront de l’Amérique du Sud à l’Europe. S’il est vrai que les fervents supporters qui souhaitent voir la majorité des 48 équipes en action auront du mal à le faire, il est important de juxtaposer cela à la nécessité pour le plus grand nombre d’avoir accès à la plus grande fête du football au monde.
C’est pourquoi il est logique d’organiser un match d’ouverture en Uruguay, en Argentine et au Paraguay, afin de boucler la boucle. Il y aura 104 matches au total, dont la grande majorité se déroulera dans l’axe Europe-Afrique du Nord. Cela peut s’avérer financièrement prohibitif pour les supporters sud-américains.
Il est également intéressant de noter que l’idée d’organiser des tournois modernes sur de vastes territoires n’est pas nouvelle dans le monde. Il y a tout juste deux ans, l’Euro 2020 (qui se tiendra en 2021) a été magnifiquement organisé dans 11 villes de 11 pays. De Bakou, près de la mer Caspienne, à Séville, sous le soleil de l’Espagne, soit une distance de plus de 6 000 km, tout s’est déroulé à merveille. La Coupe du monde de la Fifa 2030 s’efforcera de tirer les leçons des erreurs commises lors de ce championnat européen, d’améliorer les initiatives en matière de développement durable et d’offrir un divertissement responsable à ses villes hôtes, qui n’ont pas encore été confirmées.
Réduction des coûts d’infrastructure
L’un des principaux problèmes liés à l’organisation de grandes compétitions sportives est l’investissement considérable dans les infrastructures nécessaires. Les stades, les hôtels et les systèmes de transport ne sont pas bon marché et peuvent coûter des milliards de dollars. L’organisation conjointe permet de partager le fardeau, comme le montre bien l’édition 2030. Plutôt que d’accueillir une compétition dans un seul pays, les coûts peuvent être partagés entre plusieurs pays.
L’examen des six pays hôtes révèle des profils d’infrastructure différents. Les supporters sud-américains qui trouveraient trop onéreux de se rendre en Europe ou en Afrique du Nord ont une excellente occasion de profiter de trois matches sur leur continent. Les supporters africains se plaignent depuis longtemps des exigences strictes en matière de visa pour de nombreux pays, qui les empêchent de vivre l’expérience de la Coupe du monde, mais au Maroc, cet inconvénient devrait être réduit de manière significative. La Fifa travaillant avec toutes les nations hôtes pour faciliter l’obtention des visas pendant le tournoi et même après, comme cela a été fait avec le Qatar, les supporters qui voyagent pourraient voir leur fardeau allégé.
L’organisation par plusieurs nations, une nouvelle tendance
Ces derniers temps, de nombreux organismes sportifs internationaux ont eu recours à l’organisation de leurs compétitions mondiales dans plusieurs pays afin d’offrir aux supporters des continents et des pays respectifs des expériences de premier ordre. La Coupe du monde 2030 ne serait pas la première fois qu’une compétition d’une telle ampleur est organisée dans plusieurs pays.
En 1991, la Coupe du monde de rugby a été organisée dans cinq pays : l’Angleterre, la France, l’Irlande, l’Écosse et le Pays de Galles, afin de permettre aux supporters de vivre le tournoi. Plus tôt dans l’année, la Fédération internationale de basket-ball (FIBA) a organisé sa compétition mondiale des meilleures nations masculines dans trois pays : les Philippines, le Japon et l’Indonésie.
Les instances sportives plaçant désormais l’enthousiasme des supporters au cœur de leurs politiques, il y a de plus en plus de raisons de croire que les grands tournois seront répartis sur plusieurs pays et continents afin de faciliter l’engagement des supporters.
Augmentation du tourisme
Une étude réalisée en 2011 par l’université de Stellenbosch, en Afrique du Sud, a montré que l’organisation de la Coupe du monde ou des Jeux olympiques augmentait le tourisme d’environ 8 % en moyenne. Si l’on en croit les dernières éditions de la Coupe du monde, l’édition 2030 pourrait également être une aubaine pour les pays hôtes.
Le ministère du tourisme du Qatar s’attend à une augmentation de 347 % du nombre de visiteurs dans le pays d’ici à la fin de 2023 par rapport à 2022 – de 2,6 millions à environ 7 millions. En outre, le pays devrait améliorer son classement de 2021 (43e) dans l’indice de développement des voyages et du tourisme du Forum économique mondial, et ces gains sont attribués à l’organisation de la Coupe du monde de la Fifa.
Une plus grande visibilité mondiale
Quelle que soit la notoriété d’un pays, l’organisation de la Coupe du monde de la FIFA a montré qu’elle attirait les regards du monde entier d’une manière sans précédent.
Depuis 2010, l’Afrique du Sud, le Brésil, la Russie et le Qatar – des nations qui ne figurent pas traditionnellement parmi les favoris, en particulier dans les pays occidentaux – ont réussi à utiliser l’organisation du tournoi pour projeter une image positive d’eux-mêmes.
La publicité mondiale qui a suivi l’annonce de l’organisation de la Coupe du monde en 2030 laisse présager que les sept prochaines années seront pour eux une occasion unique d’utiliser cette visibilité pour se développer. C’est le pouvoir de la Coupe du monde. Pour l’Afrique, en particulier, il s’agit d’un enjeu crucial, car le tournoi revient sur le continent pour la deuxième fois seulement dans l’histoire. Cela a pris 20 ans, mais le Maroc – si l’on en croit l’organisation récente de nombreux tournois sportifs, y compris la Coupe du monde des clubs de la Fifa 2022 – donnera au monde une saveur africaine inoubliable.
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